retour                                                    Georges DUBOS

Homme d'exception, génie naturel du tempérament gascon, généreux, pétillant d'esprit, amoureux des beautés et des richesses de la vie, Georges DUBOS a été le témoin actif d'une époque, d'une qualité littéraire, d'un humanisme et d'un savoir-vivre uniques. Né le 2 novembre 1914 à Mont de Marsan, d'une vieille famille landaise, Georges Dubos, pupille de la Nation élevé par sa mère, fait ses études secondaires au Lycée Victor Duruy, où son inaltérable bonne humeur et ses facéties inventives enchantent ses camarades.

Prisonnier pendant la 2ième guerre mondiale, puis résistant, il est nommé Conseiller Municipal par le Préfet de la libération. Le journalisme l'attire, sa verve et son talent l'y prédestinent. A la suite d'Henri et de Jean Lacoste, il prend la correspondance de Sud Ouest et de l'Agence France Presse, dès les années d'après guerre. Devenu journaliste confirmé, il accède bientôt à la Direction Départementale du quotidien, où le rejoint une équipe de collaborateurs talentueux, qui s'étoffe au fil du temps.

Ses pairs le reconnaissent unanimement comme un grand professionnel, qui a le souci du mot juste, privilégie la clarté de l'expression et la simplicité, assume sa charge de Directeur avec une rare intelligence, non à la façon d'un supérieur, mais comme un confrère et un ami ; donnant des conseils et non des ordres, il convainc à force d'humour.

Très grand connaisseur en tauromachie, il succède avec brio à Don Severo et Don Pepe : il écrit avec un art consommé des chroniques croustillantes, que tous, y compris ceux qui n'aiment pas la corrida, lisent avec délectation ; aussi sa réputation dépasse t'elle bientôt les frontières, et conquiert-t'elle toute l'aficion espagnole. Ami des éleveurs et des toreros, il assumera longtemps la fonction de viceprésident du Comité des Fêtes de Mont de Marsan.

Mais ses dons ne le cantonnent pas à la fonction d'un revistero, si brillant fût-il. Il se révèle tour à tour habile chroniqueur d'assises, chroniqueur sportif émérite, fameux chroniqueur gastronomique et chroniqueur artistique avisé...

Très ouvert, à J'aise partout et partout apprécié, dépourvu de vanité, il cultive avec sincérité l'amitié et la gentillesse. Sa culture, étendue à des domaines très divers, son humanisme, sa joie de vivre, des talents de conteur alliés à une élégance morale et à une délicatesse naturelles, attirent à lui des êtres d'exception. La qualité de son accueil est restée proverbiale, et les landais se souviennent de celui qui taxait ceux qui n'aimaient pas la table " d'analphabètes de la quenelle ".

Retraité en 1980, Georges Dubos n'a jamais cessé d'être journaliste, parrainant ses jeunes confrères, et participant toujours à la vie locale dont il était une authentique figure. A sa mort, survenue en juin 1994, les journalistes de Sud Ouest ont salué en lui un exemple, et beaucoup de montois ont perdu un ami.

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