retour Raymond DUFFAU
Né le 23 octobre 1923, Raymond DUFFAU, landais, épicurien et autodidacte débonnaire, est un de ces hommes modestes qui ne laissent derrière eux que des regrets. Employé dans un organisme professionnel agricole, c'est par un chemin buissonnier qu'il rejoint, hors de tout sentier battu, des préoccupations culturelles et des passions auxquelles il se voue avec une entière sincérité. Car Raymond Duffau est un rêveur, un vrai, un de ces impénitents rêveurs que font frissonner, indifféremment, le passé de la terre et le futur venu des étoiles. Très tôt, cet homme simple se découvre le goût de la rime, et il rime avec bonhomie, à tout propos, à la fin d'un repas, le matin ou le soir, dans la rue, sous la lune, sans se prendre au sérieux. Raymond Duffau aime et admire l'écriture, et s'intéresse à l'activité littéraire locale et nationale. Ses premières tentatives sont récompensées par de multiples prix, aux jeux floraux du Languedoc, à la Société (les Provinces Françaises aux Jeux d'Aunis et Saintonge (Médaille des conteurs), à "Vent nouveau" (2ième prix de théâtre en vers) etc. Prix du Commandant Moreau de l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux en 1963, il se consacre avec dévouement à sa mission d'animateur bénévole, tente divers regroupements régionaux difficiles (réunions, expositions, prix); délégué régional pour 5 départements du Sud Ouest de la Société des Poètes et Artistes de France, responsable landais de la revue littéraire "La Légion Violette", il est membre du Syndicat de la Presse landaise. Derrière une fantaisie volontiers débordante, expression naturelle de son enthousiasme, se cache la bonne sagesse du conteur, de l'homme universel qui s'interroge avec honnêteté sur le sens de la vie humaine, l'avenir du monde, et ne refoule pas ses angoisses métaphysiques. Pour Raymond Duffau, homme de mémoire, connaître le passé de sa ville, transmettre son histoire aux futures générations, est primordial. Membre de la Société de Borda, il se passionne pour les travaux de recherche entrepris par l'association ALDRES dans les maisons romanes de la rue Maubec, pour les fouilles réalisées à l'emplacement de l'ancien couvent des Clarisses. A l'automne 1984, une exposition sur le "Mont de Marsan médiéval" concrétise à ses yeux le renouveau de cette quête historique qui lui tient tant à coeur, et, selon les propos de son ami Bernard Lalande, "il rayonne d'une joie juvénile lorsque, cicérone amateur, il a l'occasion, lors de permanences quotidiennes, d'exposer, au gré des vitrines, ses approches de la chose historique, à des visiteurs ébahis par un savoir qu'agrémente une verve gasconne évidente". Enfin, libéral, éclectique, Raymond Duffau s'intéresse avec autant de vigueur aux sciences et au progrès d'avant garde. Membre de la Société Astronomique de France, des cercles LDLN, ses rêves ont aussi, pour horizon, les étoiles. Jovial ou taciturne, parcourant les rues, sa bicyclette à la main, ou poussant une brouette sur un champ de fouilles, Raymond Duffau laissera, dans la ville qu'il a tant aimée, le souvenir impérissable d'un montois original et d'un enthousiaste au coeur pur, ami de tous.